Empreinte numérique

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Source: {"body":"Dans un avenir pas si lointain, je sors de chez moi, et j’aperçois Ulysse. Je ne l’avais pas vu depuis longtemps, ce vieil Ulysse, depuis la dernière fois que nos péniches s’étaient croisées. Il est assis avec une petite fille, et lui raconte une histoire. Il a toujours été doué pour les histoires, Ulysse. Je m’installe derrière eux pour écouter tranquillement.\r\n\r\n« ... Je m’en vais bientôt ma petite tu sais, je pars demain.\r\n\r\n- Ah bon, tu prends le sous marin demain ?\r\n- Oui Lilas, demain, je serai une graine.\r\n- Une graine ? Répond la petite Lilas, dubitative.\r\n\r\n- Oui une graine : je prends le Sous-Marin du Lendemain, et mon corps devient graine.\r\n\r\n- Ah oui je vois, répond la petite d’un air savant, on apprend ça en cours de jardinage. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.\r\n\r\n- Oui, répond Ulysse d’un air rieur, c’était la phrase préférée de ma douce Penny. - Penny ?\r\n\r\n- Oui... Penny... Ulysse prend son air penseur, celui qu’il prend lorsqu’il s’apprête à raconter ses meilleures histoires. Penny, c’était une fleur. Un peu comme toi.\r\n\r\n- Comme celles qui poussent sur les immeubles des Vîles où on va travailler ?\r\n\r\n- Presque, répond-il en riant. Penny, je l’ai rencontrée un jour où nos péniches se sont croisées, en changeant d’archipel. Je lui avais cueilli des vraies fleurs, ses préférées, sur la surface d’un immeuble. Elle adorait ça Penny, ces façades pleines de verdures et de lumière.\r\n\r\n- Tu parles des algues lumineuses qui brillent la nuit et des plantes qui sentent bon le jour dans la rue ?\r\n\r\n- Oui de ça. Tu sais, ça change l’humeur, les plantes et la lumière. C’était pas comme ça avant. Avant les immeubles étaient gris et marrons, et la végétation poussait en dehors des Vîles, avant que l’eau ne recouvre toute la terre. Et encore, on n’arrivait pas à en faire pousser assez pour vivre. Ma Penny travaillait dessus : comment nous pouvions devenir notre propre énergie. Je la suivais, nos péniches sont restées reliées pendant très longtemps tu sais. Je suivais toutes ses découvertes.\r\n\r\n- Ah, mais oui, c’est LA Penny ! Les maitresses nous en ont parlé la semaine dernière.\r\n\r\n- Oui, cette Penny. Nos péniches ont dû se déconnecter, tu sais, il faut parfois suivre sa propre voie pour ne pas dériver. C’est aussi ça qui est beau dans les péniches ma petite, tu n’es jamais avec le même voisin, tu rencontres beaucoup de monde. C’est les rencontres qui te font et qui font vivre les vîles. ».\r\n\r\nMoi aussi je me souviens de LA Penny... Elle m’a fait grandir comme le soleil et l’eau font pousser les plantes. Sacrée Penny. Malgré les courants, le monde reste petit.\r\n\r\nTerah, Juliette, Karine et Julie\ngid://initial/Decidim::Hashtag/10/_Territoires","title":"Vîles flottantes"}

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