Empreinte numérique

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Source: {"body":"Nous y voilà enfin ! 11 mai 2035, 67 ans et enfin, l’age du départ à la retraite a sonné pour moi.\r\n\r\nJ’ai donc rendez-vous aujourd’hui même à la préfecture de Maine-Anjou1 pour mon pot de départ.\r\n\r\nJ’ai hâte d’y être, de revoir collègues actuels et anciens avec qui j’ai partagé tant de choses tout au long de cette carrière bien remplie au sein de l’administration\r\n\r\nLa vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille et mon parcours professionnel non plus mais quand je me remémore le chemin parcouru : de mon début de carrière comme ingénieur routier à ma situation actuelle de responsable de l’observatoire des politiques publiques en préfecture, j’en ai vécu des choses. D’un État bâtisseur qui construisait les routes, viabilisait des lotissements et réhabilitait les immeubles à un État moteur de la transition énergétique qui en a impulser le mouvement et qui, désormais, en mesure les effets par ses observatoires statistiques, quelle évolution : du métier, des acteurs et du contexte.\r\n\r\nEnfin, tout ça je le garde pour mon discours de cet après-midi, pour l’heure je dois me rendre à la maison médicale de Murs-Erigné car j’ai un petit souci de santé bien malvenu pour le jour de mon départ en retraite.\r\n\r\nMurs Erigné est à seulement 6 km de mon domicile, et d’habitude j’y vais en vélo. Depuis que le réseau 3V (Véloroute-Voie-Verte) a complètement quadrillé le territoire , se déplacer en vélo pour des parcours interurbains au sein du territoire du pôle métropolitain d’Angers est devenu un vrai bonheur.\r\n\r\nCependant, aujourd’hui je ne vais pas prendre mon vélo car mon souci de santé m’en empêche. Ce qui m’arrive ? Ça s’est produit il y a 3 jours, en entretenant la haie de mon jardin. J’ai arraché une plante que je ne connaissais pas et dont la sève m’a comme brûlé la peau. Depuis, je ressens comme une hyper sensibilité au soleil et j’ai le corps entier qui commence à se tacheter de coups de soleil.\r\n\r\nEt du soleil Dieu sait si on en a aujourd’hui ! Jamais connu un 11 mai aussi chaud ! On nous annonce 35 °c cet après-midi !\r\n\r\nAh, tiens ! Voici ma navette qui va arriver. Pratique ce système de transport à la demande. En 2 clics sur mon smartphone, ma commande de trajet est passée et je sais instantanément quand va passer la navette autonome qui dessert tout le péri-urbain à la demande et en express. Aujourd’hui ce sera plus pratique pour moi que le vélo, car j’y serai à l’abri des rayons du soleil.\r\n\r\n12 h. Je file à St Gemmes sur Loire où je vais profiter de mon déplacement pour déjeuner au restaurant « Saveurs du coin ». Un restaurant qui, depuis longtemps, valorise la production locale et les circuits courts en proposant une cuisine élaborée à partir de produits du terroir provenant directement de la zone horticole voisine où des nombreux jardins associatifs des quartiers d’Angers. On peut non seulement y manger mais également y acheter des produits locaux à la boutique du restaurant. Le miel de la Roseraie y est particulièrement délicieux, provenant des ruches installées sur les immeubles du quartier.\r\n\r\n14h30. Il me reste un peu de temps pour flâner en ville, le long des bords de Maine que des travaux d’aménagements successifs ont rendu si verts et accueillants.\r\n\r\nChemin faisant, je me remémore les évolutions de cette ville que j’ai accompagnées. Je suis assez fier du résultat. La ville a su tirer parti de ses atouts (ses deux spécialités : le végétal et l’internet des objets) pour développer des solutions innovantes respectueuses de l’environnement et de la qualité de vie de ses citoyens. Elle est devenue moins dépendante à la voiture individuelle grâce à des solutions de mobilités urbaines multimodales et interconnectées. Un important programme de rénovation énergétique a été engagé tant dans le résidentiel que dans le tertiaire. Et partout des solutions de production d’énergie renouvelable se développent. L’autonomie énergétique du territoire n’est plus une utopie mais bel et bien un objectif de court terme. Toutes ces transformations ont pu se réaliser dans le respect de la richesse patrimoniale et paysagère de la ville.\r\n\r\nMais pour cela il a fallu convaincre citoyens et décideurs, impulser l’action et en faciliter la mise en œuvre. Le travail de toute une vie professionnelle, la mienne.\r\n\r\n“Tant de mains pour transformer ce monde et si peu de regards pour le contempler” (Julien GRACQ).\r\n\r\n11h, arrivée à la maison médicale. Je ne verrai pas mon médecin « en vrai » aujourd’hui, mais seulement son assistante. Lui, télétravaille depuis Nantes où il vit. C’est un citadin pur et dur ! Et même la périphérie d’Angers pour lui, c’est la campagne ! Alors, dès qu’il peut, il consulte depuis chez lui. Bien aidé par son assistante, qui manie à la perfection les outils d’auscultation téléconnectés. Il a presque l’impression d’avoir ses patients en face de lui. En moi-même, je ne peux pas m’empêcher de penser aux efforts colossaux qu’il nous aura fallu déployer, jadis, pour convaincre le territoire de déployer la fibre optique, sans cela rien de tout cela ne serait possible aujourd’hui.\r\n\r\nLe bilan de l’auscultation ne se fait pas attendre. Brûlures causées par la Berce des prés, une espèce de plante invasive que j’ai, effectivement, combattue trois jours plus tôt dans mon jardin. Après un contact avec la sève de la plante, la peau devient hypersensible au soleil pendant plus d’une semaine. Il s’agit d’une réaction de phototoxicité causée des substances présentes dans la sève de la plante. Effet du dérèglement climatique, de plus en plus de ces plantes envahissent nos latitudes et perturbent l’équilibre fragile de nos éco-systèmes. Dire qu’il y a 25 ans, j’alertais les territoires quant aux conséquences de ce dérèglement et les incitais à adopter une stratégie d’adaptation à ce changement climatique.\r\n\r\nBeaucoup de choses ont été mises en œuvre grâce à cela : adaptation des espèces cultivées et des pratiques culturales, meilleure gestion quantitative et qualitative de l’eau, plans de résilience des territoires,.... Et heureusement car le changement climatique est, depuis, devenu bel et bien une réalité entraînant de nombreux désagréments : sécheresses en été, précipitations surabondantes en hiver et au printemps qui engendrent des risques naturels plus importants (feux de foret, inondations, gonflement des argiles,...) et un bouleversement des écosystèmes dû à l’élévation de température qui a permis la prolifération d’espèces invasives en tout genre tant animales que végétales amenant leur cortège de soucis sanitaires : moustiques tigres, frelons asiatiques, augmentation des allergies, apparition de maladies nouvelles,...\r\n\r\nPhil\ngid://initial/Decidim::Hashtag/10/_Territoires","title":"Ma petite part "}

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