Les transports du futur
Construire ensemble un futur positif
Axelle se lève et hurle « où sont mes baskets de fonction ? ». Elle recherche dans le placard sa dernière paire, celle qui a été recyclée à partir de la trottinette électrique de sa mère. C’est important, elle en a besoin pour passer ses sessions de recrutement. Elle a plusieurs rendez-vous prévus. Elle aimerait aussi retrouver sa paire de basket pour sa course amoureuse du soir. Ayra, sa fille, ne comprend pas pourquoi sa mère a besoin de ses baskets. Courir c’est juste pour s’amuser. Chloé lui demande : mais pourquoi tu veux toujours courir ? Axelle lui explique qu’on court pour produire de l’énergie, cela permet d’aider les personnes dans le besoin.
Elle enfile ses baskets et part en courant. Elle emprunte la route à charge solaire et file vers son circuit professionnel Elle a rendez vous avec son premier candidat au point intermédiaire n° 1. IL a fait beaucoup de trottinette électrique dans sa vie, cela se voit à sa foulée paresseuse, il peut à peine aligner 2 mots à la suite. L’entretien se termine au bout de 5mn car le candidat soit d’assoir sur un banc à recharge pour se reposer. Elle part sur le point de rendez-vous n° 2 où Nicolas est déjà en train de courir, il l’attend. Mais très vite elle constate qu’il a installé un exo squelette. Il y a tromperie. Elle lui fait comprendre qu’il ne correspond pas aux compétences attendues.
Deux passent puis à l’heure du déjeuner, elle mange un sandwich duo cricket-sauterelle, pendant qu’elle décharge ses baskets sur la borne à énergie partagée, labellisée par la block-chain. Elle réfléchit à tous ses entretiens et elle a bien compris qui est dans la course et qui patine.
Le 7ème candidat de cet après midi court autour du point de rendez vous en l’attendant. Elle analyse sa posture, sa foulée, sa respiration et se dit ce serait bien de l’inviter à une course amoureuse. Il a une bonne endurance, un bon rythme cardiaque, il est beau, et ils sont compatibles à 88% d’après l’algorithme. Mais bon ce n’est pas l’objectif de la course, elle est censée le recruter pour le poste de « maitre de cérémonie des déplacements exceptionnels ».
Elle voit un bus d’immobiles qui passe devant eux, ceux qui n’ont pas réussi à s’adapter. Ils sont tous obèses, peuvent à peine respirer tellement ils sont nombreux. Dans le bus chacun a son volant factice devant lui, pour se rappeler de comment c’était avant, ils sont nostalgiques du temps où chacun pouvait conduire sa voiture personnelle.
Il est 17h. Elle rentre chez elle en courant et va chercher ses ballerines de courses. Elles brillent dans le noir. Quand elle court, on la voit de loin. cela constitue une voie lactée. On peut la retrouver grâce à la couleur de ses baskets, la commette d’Axelle. Elle laisse derrière elle un sillon lumineux qui permettra à l’inconnu avec qui elle a rendez-vous ce soir de la repérer.
Elle court au rendez-vous calé par son algorithme. Ce n’est pas loin de la Tour Eiffel qui est illuminée par les milliers de coureurs amoureux de ce soir-là. Au loin elle reconnait Xo, le 7ème candidat qu’elle a rencontré aujourd’hui et qu’elle pensait parfait pour le poste. Il est un peu gêné de la voir, mais lui sourit … Et ils partent ensemble en courant, main dans la main, cœur dans coeur, leur pas sont synchrones, leur rythme cardiaque se met au diapason, et la Tour Eiffel se met à grésiller.
De retour à la maison, Axelle rapporte à Ayra sa carte pour leur voyage exceptionnel. Elle a cumulé presque suffisamment de points pour leur voyage exceptionnel sur la Lune. Ayra est surexcitée, elle est pressée de voir cet endroit où les gens ne courent pas mais sautent et s’envoient en l’air.
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