Les transports du futur

Construire ensemble un futur positif

Étape 3 sur 3
Publication 15/07/2021 - 15/12/2022
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Cactus in the air

17/12/2021 09:00  

- Gisèle, écoute donc, tu ne devineras jamais ce que le facteur vient de nous apporter ?

- Quoi, hurla la femme depuis la cuisine oĂą elle plumait un poulet.

Gérard la rejoignit et secoua sous son nez une lettre froissée

- Mon vieil oncle Arnold, à Paris, lança t-il. Tu te souviens ? Il avait quitté la Zone autonome du Larzac indépendant il y a plusieurs années. Et bien il est mort. Et figure-toi qu’il nous laisse son héritage.

- Un héritage ? répéta Robert, leur adolescent qui entrait en trainant des pieds.

Gérard répéta donc la nouvelle. Le courrier était précis. Ils devaient se rendre de toutes urgence à Paris pour voir le notaire.

Gisèle, Gérard et Robert, leur fils éternellement endormi, préparèrent hâtivement leurs affaires et se rendirent dans le garage. La vieille C3 cactus, modèle de collection des années 2020 trônait au milieu des poussières de paille qui flottaient dans l’air.

Les premières manœuvres furent difficiles, laborieuse. Gérard râlait, Gisèle soupirait et Robert, à l’arrière levait les yeux au ciel.

Cela faisait plusieurs années qu’ils ne l’avaient pas utilisé : la zone autonome du Larzac indépendant mettait l’accent sur les transports plus doux, comme les ânes et les chevaux. Après avoir mis l’ultime jerrican d’essence millésime 2032 dans le réservoir, la famille partit sur les routes du Larzac.

Ils ne rencontrèrent aucune difficulté jusqu’à la sortie de la ZALI. Passé les barrières qui marquaient la fin de leur monde, tout se compliqua.

A peine furent ils sur les routes principales, que Gérard n’aperçut plus aucun panneau de signalisations, ce qui l’étonna. Quelques minutes plus tard, il tenta d’d’insérer la C3 Cactus dans la circulation de l’autoroute et l’enfer commença. Des véhicules roulant à 200 km/h le dépassait de tout côté, sans clignotant, sans règles. Gérard et Gisèle suffoquèrent, prirent peur.

Robert vint Ă  leur secours avec le ton Ă©ternel des adolescents endormis.

- C’est parce qu’elles n’ont pas de chauffeurs, voyons. Elles roulent toutes seules et se parlent entre elles.

A peine avait-il eu le temps de prononcer ces mots, que la circulation se figea soudainement autour d’eux. Toutes les voiture, ayant identifié un objet étrange, roulant à l’essence, avec un volant et un humain derrière, s’étaient arrêté par mesure de sécurité. Un sanglier sur la route n’aurait pas déclenché moins de signaux d’alerte.

La voiture de police les rejoignit en survolant avec grâce.

- Excusez-moi, messieurs, dames, avez-vous une autorisation de circulation pour se véhicule de collection ? nous voyons que votre dernier contrôle technique date de 2026…

- Ben oui, on ne savait pas oĂą le faire de nouveau.

- Pas Ă©tonnant, les contrĂ´les se font par les voitures elles-mĂŞmes.

Les policiers décidèrent d’immobiliser la voiture sur le bas-côté.

- Mais nous devons aller à Paris ! s’exclama Gérard.

- Prenez le modul’air alors, vous irez plus vite !

Gérard et Gisèle ignorait de quoi il s’agissait mais leur adolescent sortit le portable qu’il s’était procuré au marché noir de Millau.

- Je nous en commande un !

Le modul’air arriva en quelques minutes, chargea la voiture et les bagages sur le toit. Les trois habitants du Larzac montèrent à bord de ce volocoptère. Bientôt, le véhicule s’éleva, Gisèle poussa un cri. Leur modul’air se colla à une dizaine de modul’air similaire qui sillonnaient le ciel. Le train ainsi composé économisait une énergie formidable, en produisait même dans certaines circonstances ce qui permettait de rendre ce service gratuit. Dès que les modules furent connectés, les portes s’ouvrirent et les voyageurs se déplacèrent pour faire connaissance. Gérard, Gisèle et Robert échangèrent avec de nouvelles personnes, parlèrent de la zone autonome du Larzac indépendant, découvrir d’autres modes de vie dans des zones voisines, partagèrent un repas hétéroclite.

Gérard cependant était triste. La Cactus lui manquait, son odeur de fromage qui imprégnait les sièges, son vieux CD coincé dans l’auto radio, le chauffage trop bruyant. Le modu’air les ménerait en 30 minutes à peine à Paris et l’ambiance d’échange était belle mais il ne pouvait que penser à son Larzac. Leur modul’air était gris, aseptisé, similaire aux 20 autres modul’air de leur train improvisé. Son fils Robert le vit et se pencha sur les consoles. Il pianota un moment, bypassa les sécurités du véhicule et bientôt le modul’air fut tuné à la mode Larzac avec le bruit des chèvres, l’odeur de l’herbe fraichement coupé et un coucher de soleil magnifique projeté sur les vitres du véhicule. Gérard et Gisèle furent ravie de se retrouver un peu chez eux tout en allant vers un ailleurs qui ne les effrayaient plus.

L’héritage de l’oncle se révéla conséquent ce qui permit à Robert, le fils de la famille, de lancer son entreprise de tuning de Modul’air avec toutes les spécificités des régions de France et de Navarre, mais également avec les formes et intérieurs de vieux modèles de voitures vintage, notamment le modèle C3 Cactus de 2020.

De Claire, Guillaume, Patrick, François et Audrey

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