Empreinte numérique

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Source: {"body":"J'ai trouvé refuge à la campagne chez mes parents. J'étais partie pour des vacances entre amis à l'annonce du confinement et j'ai choisi de ne pas retourner à Paris, dans mon 20m2 certaine que je deviendrais folle, coincée entre ces quatre murs, mal isolés du bruit, durant plusieurs semaines...\r\n\r\nChoisir la campagne, c'est aussi choisir la solitude. J'ai préféré que celle-ci soit peuplée de chants d'oiseaux, des fleurs d'un printemps précoce, du souffle du vent et de la caresse du soleil. Je jouis d'un privilège immense, celui de la beauté.\r\n\r\nLe confinement se prolonge, avec ses inquiétudes et ses désillusions. Le temps suspendu est porteur de sentences douloureuses, l'annonce de maladies et de décès, qui paraissent si lointains dans ma région plutôt préservée du virus, mais ils touchent néanmoins proches et connaissances. Si tout ressemble parfois à un mauvais film, le réel frappe et revient avec le souffle du vent. Je dois annuler une formation programmée depuis de long mois, deux mois de salaire en moins. L'équilibre financier déjà délicat pour l'entrepreneuse que je suis est cette fois bel et bien enterré. Je peste, je râle, je grogne, en sachant bien que d'autres vivent aussi ces aléas dans une précarité plus grande encore...\r\n\r\nMon activité survivra-t-elle à la crise ? C'est peu probable. Je me donne tant depuis 4 ans dans ce projet si plein de sens dans lequel je me suis plongée toute entière, sans répit. Mais après le râle, les larmes, les nuits hâchées vient la résignation. Le confinement prendra fin, et je ne sais de quoi sera fait l'avenir. A nouveau tout est ouvert, incertain, inquiétant, et pourtant il s'agit de se laisser faire... C'est ce que j'ai appris dans l'aventure de ces dernières années : tout est impermanent !\r\n\r\nA l'écoute du silence, monte d'abord le grouillement assourdissant de mon bruit intérieur : confiance et inquiétude, générosité et repli sur soi, colère et tendresse, tout le meilleur et le pire de l'humanité. Tout est en moi, tout est en chacun. Le bruit du monde nous permet de le fuir, le silence nous l'offre comme une évidence à accueillir, à embrasser. Quand toute cette lave intérieure s'est vidée au fil des jours, il reste la vie intérieure, profonde, intime, les joies simples, la pureté des jours, une sève pour tout recommencer.\r\n\r\nA l'écoute du silence demeure la beauté.","title":"A l'écoute du silence"}

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