Nos nouvelles vies

Construire ensemble un futur positif

Étape 3 sur 3
Publication 15/07/2021 - 15/12/2022
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Si certaines personnes arrêtent de travailler aujourd’hui… je meurs !

17/12/2021 15:24  

Si certaines personnes arrêtent de travailler aujourd’hui… je meurs en quelques jours (et si vous me lisez, probablement vous avec moi).

Pour ma part par contre, je suis à l'arrêt depuis une bonne semaine et ça ne semble gêner personne.

Ça soulève chez moi la question de mon utilité sociale : suis-je utile ?
Pourtant, je ne pense mon travail que comme un engagement et je fais le choix de ne prendre que des missions qui me semblent aller vers une société plus juste.

Pourtant aussi, j'ai un statut très valorisé. Je suis indépendant, voir entrepreneur (et peut-être même entrepreneur social). La société adore ça en ce moment.

Force est de constaté que je suis peut-être utile, mais je ne suis pas vital.
Et pourquoi pas finalement ? Tout le monde n'a probablement pas besoin de faire un métier vital. Cependant, cette interrogation initiale m'ouvre une seconde question, celle de la rémunération.

Comment évaluons-nous la valeur d’un métier plutôt qu’un autre ?
Les soignant.e.s évidemment, mais aussi les cassier.e.s, les éboueur.se.s, les agriculteur.trice.s et tant d'autres sont ceux sur qui notre société repose depuis quelques jours. Merci à eux, bravo même. Aujourd'hui on s'en rend compte et tout le monde va applaudir aux fenêtres chaque soir. Mais que dire de leur salaire ? Lors d'une des dernières manifestations du personnel hospitalier, il y avait une pancarte qui disait en substance (je n'ai pas la citation exacte) :

"Aujourd'hui vous comptez les euros, demain vous compterez les morts".
Ça prend tout son sens aujourd'hui, n'est-ce pas ? De mon côté je vis une autre réalité. Grâce à mon métier, celui de facilitateur, je peux gagner parfois l'équivalent de leur salaire en deux ou trois jours, alors même que je pratique le prix libre (mes clients choisissent combien ils souhaitent me payer à la fin de la prestation). Je ne parle ici que de mon cas, mais je sais que le constat peut se dresser au niveau sociétal : C’est un euphémisme de dire que les métiers vitaux ne sont pas les plus valorisés.

Comment est-ce possible ? Comment pouvons nous justifier cette répartition des salaires ?
J’entends les explication liées à l’expertise, l’expérience, la singularité ou encore l’équilibre érigé en loi du marché : l’offre et la demande. Je comprends aussi celles autour de la prise de risque, de l’irrégularité des revenus, et des investissements nécessaires pour les indépendants et entrepreneurs. Mais quand même…

Comment peut-on accepter d’être dans une société qui valorise si peu les métiers vitaux?
Même si vous ne trouvez pas ça indécent, admettez au moins que la situation actuelle nous montre à quel point c’est risqué. Si nous valorisions vraiment l'utilité et l'impact des métiers, ne serions nous pas mieux armés face à cette crise ? D’autant plus qu’aujourd’hui on parle de notre santé et sécurité alimentaire à cause d’un virus, mais qu’est-ce qui peut se passer demain avec le réchauffement climatique ?

Mais voilà que faire de ça ? Changer de métier ? Changer de mode de consommation ? Manifester ? Voter ? Bloquer ? Intégrer un critère d’utile et de vitale pour évaluer les salaire ? Changer de lieu de vie ? Applaudir aux fenêtres ?

Quelles valeurs incarnons nous aujourd’hui ? Quelles valeurs voudrions nous incarner demain ?

Quel équilibre trouver entre réponse individuelle et collective ?

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Référence : BM-PROP-2021-12-775
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