Nos nouvelles vies

Construire ensemble un futur positif

Étape 3 sur 3
Publication 15/07/2021 - 15/12/2022
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Nouveaux amis...

17/12/2021 15:07  

Amis confinés bonjour J25

C’est un peu macabre non de compter les jours comme ça, non ? à l’image des prisonniers j’imagine qui font un trait sur le mur de leur cellule chaque jour de leur détention afin de savoir où ils en sont (puis des paquets de bûchettes tous les 5 ou les 10 pour les comptabiliser). C’est vrai qu’en restant dans notre univers clos (plus ou moins fermé, plus ou moins vaste), si on ne travaille pas, on perd vite ses repères, on ne sait plus où on en est, dans cette semaine faite uniquement de dimanches…

Tout à l’heure une journaliste parlait d’un futur week-end prolongé, celui de Pâques, une remarque idiote car personne ne va partir (du moins on l’espère) en week-end, prolongé ou non, on commence juste un jour identique aux autres, aux 24 autres avant lui. Heureusement, les gens font preuve de beaucoup d’imagination créative, les initiatives fleurissent sur les réseaux sociaux, par mails, ces artistes jouant ou chantant sur leur balcon, ces comiques interprétant des mini sketches , ces sportifs enregistrant des vidéos pour nous maintenir en forme – d’ailleurs j’ai dû faire un mouvement inapproprié l’autre matin et je me suis fait mal au dos, et oui, forcément quand le coach n’est pas là pour nous corriger..- ces tutos pour occuper les enfants.. Il y a plein d’artistes en herbe dont l’imagination n’attend que l’occasion de se révéler.

« Je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout » ce n’est pas de moi bien sûr, mais de Rousseau, dans ses « confessions ». Mais il a raison ce grand homme, le bonheur peut être dans les petites choses de la vie ; dans notre jardin, un lièvre aux grandes oreilles (c’est à ça qu’on le reconnait d’ailleurs) passe chaque matin et suit toujours la même trajectoire. Hier matin, je le voyais immobile depuis ma fenêtre de chambre, tellement immobile qu’on aurait dit une pierre ou un morceau de bois ; l’après-midi j’eus la surprise de le voir encore au même endroit, abrité du soleil par un arbuste. C’est les mouvements de mon chat Grisou qui l’ont fait détaler. Dans le bois tout proche de la maison, chaque jour se reproduit le chant (à moins que ce ne soit le bruit qu’il fait en martelant l’arbre de son long bec) d’un pic-vert et un peu plus loin, toujours dans le bois, une grenouille vient pousser sa romance. On a l’impression qu’ils nous parlent, toujours à peu près aux mêmes heures de la journée. Et bien oui, faute de lien social avec nos amis extérieurs, faute d’activités associatives ou autres, culturelles ou non, on se fait des amis avec qui on peut : mes nouveaux amis sont le lièvre, le pic vert, la grenouille, et demain qui sait, peut-être la poule de mon voisin qui vient picorer dans un tas de feuilles mortes du bois…On apprend énormément en observant la nature, et surtout elle ne nous raconte pas des histoires, elle ne parle pas la langue de bois, elle..

Bon, voilà que je deviens comme mon pote cycliste qui me dit qu’il a tondu sa pelouse trois fois hier et que son voisin commence sérieusement à s’inquiéter pour son état mental. Je crois vraiment qu’en effet les psychologues de tout poil vont avoir du pain sur la planche à la sortie de ce fichu confinement qui va durer encore quelques semaines visiblement. On était déjà très grands consommateurs d’anxiolytiques et d’anti-dépresseurs, ça ne va pas aller en s’arrangeant je crois ; à la sortie de tout ce bazar, on nous verra errer dans les rues, emmitouflés malgré la chaleur du soleil, des masques sur la figure, rasant les murs, évitant d’un air soupçonneux tous les autres êtres humains, à qui on n’adressera pas la parole de peur d’être contaminés, marchant au large, tels des zombies venus d’une autre planète. Et non, ce ne sera pas de la science-fiction, ces films à grand spectacle et à gros budget du type Star Wars, ce sera notre nouveau monde, celui d’après…

Allez, restons chez nous, au moins on ne risque rien, sauf peut-être à devenir fadas…

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Référence : BM-PROP-2021-12-759
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