Imaginons le futur des médias ! ⭐
Construire ensemble un futur positif
Nous sommes le 15 janvier 2050. Je bois tranquillement mon café en terrasse, profitant du beau soleil de ce matin hivernal. Malgré l'ambiance campagnarde et une place de village peu fréquentée, ici les gens sont actifs et réalisent combien il est important de partager. Tout est interconnecté, le réseau c'est l'énergie et l'État, notre moteur, se nourrit du fioul de l'esprit d'entreprise de chacun. Nous jouons collectif dans notre belle République, mais au cœur de la ruche où s'élabore le miel, se trouve la génératrice industrieuse du Pouvoir. On se sent comme "une" intelligence collective, "une" humanité... "la terre est bleue comme une orange", disait le poète. L'intelligence artificielle est bien un peu notre inconscient collectif, c'est vrai ; parfois on pourrait presque voler par la pensée en simulateur 3D, changer d'emplacement instantanément par visioconférence... Ah! Partir...
Au creux du chaudron de l'actualité, la technologie est un firmament où brille le Dieu-État. Dans les années 20 on rêvait d'informatiser les richesses, de dématérialiser le monde mais les anciens le savaient bien, on ne peut sortir tout cuit du four le fruit du travail sans puiser aux sources mêmes de la vie. Comment le blé deviendrait-il farine et la farine du pain ? Comment viendrait-on au monde, tout nu et vulnérable, sans respect, sans travail ? Produire autrement en restituant la terre aux hommes, c'est l'horizon que nous visons tous à présent. "Exploiter les richesses au nom du respect du travail des personnes, plutôt qu'exploiter les personnes au nom du respect des richesses du travail". Nous avions été avertis, nous avions finalement compris ce qu'était le plus précieux à nos yeux et sans doute aussi le plus fragile : notre planète la terre. Les gens sont pleins de talent si on leur laisse l'occasion de s'organiser, de se prendre en main ; enfin, redonner à l'humain la place qu'il mérite, le tout-venant du peuple, lui aussi, ayant ses personnalités marquantes, ni célébrités ni grands hommes, mais caractères forts, indissolubles dans la masse et capables d'indépendance. Il aura fallut simplement laisser les individualités s'épanouir, renouer progressivement avec leur nature intime. Bien-sûr, le cas typique du lanceur d'alerte n'aura été l'objet d'aucune séance plénière à l'assemblée, pourtant n'en est-il pas moins, lui, esprit mutant du renouveau, génération spontanée non cooptée et incréée, une authentique expression de la Singularité acceptée de tous ? Aujourd'hui les travailleurs, les sans-noms, se coordonnent, font tourner le moulin de l'Associatif, du Collectif - le vrai celui-là - noyau humain, antique agora aux dimensions sacrées de plain-pied sise au ventre de l'ordinaire. L'instruction à la portée de tous avait peu à peu rebâti du lien social, les murmures du monde faisaient grésiller les datas centers, rotatives électroniques d'un temps nouveau... Bon sang, qu'elles en avaient du grain à moudre! Tant qu'on veillera à l'ordre public chacun aura sa part à prendre, les communicants ne pourront en imposer si facilement aux indépendants!
Je quitte la terrasse du café pour rejoindre notre site d'aquaponie où m'attendent les collègues fermiers du bureau d'aquaculture. Une fois mis à jour le système en hygrométrie par pilotage photovoltaïque et la récolte des potagers artificiels terminée, nous préparerons notre vente hebdomadaire au marcher du village. Nous sommes ici solidement ancrés, interconnectés... à la planète, en effet, c'est de là que chacun d'entre nous provenons, c'est vers là aussi que tous, tôt ou tard, nous retournerons un jour!
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