Le Grand DĂ©bat

#DĂ©mocratie Construire ensemble un futur positif

Étape 3 sur 3
Publication 15/07/2021 - 15/12/2022
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#Lyon Le bonheur ne fait pas l’argent

16/12/2021 16:51  

5 mars 2050, l’argent n’existait presque plus car il n’y avait plus d’idiot pour y croire. De toute façon il n’y avait plus d’emplois, plus de salaires… ou presque plus. Les besoins quotidiens étaient assurés essentiellement par des machines et ce qui ne l’était pas l’était par des gens rétribués en hormone du bonheur, sous forme de pilules, distribuées en fonction du volontariat que chacun prenait en charge.

Comme tous les mardis, on était là, les trois potes de toujours autour de décoctions d’herbes, à se raconter notre journée de volontariat (récemment, c’est la journée du mardi qui avait été instaurée pour mettre un peu d’ordre dans l’anarchie qui s’était imposée ces dernières années) : Rémi facilitateur corporel, Balavoine banquier de l’ancien monde, Illenita ludomédiatrice auprès de seniors de plus de 150 ans. Salim le serveur veillait à ce qu’ils ne manquent de rien.

Comme souvent Illenita était remontée contre les occupations faciles de ses comparses :

"- Je sais pas pourquoi vous êtes mes amis : l’un et l’autre, vous profitez des pauvres gens dans le besoin. Toi Rémi, tu prends ton pied avec des vieilles personnes qui n’ont plus le choix.

- Alors déjà, je trouve ça condescendant, répondit Rémi, certaines d’entre elle ont encore un petit choix, certes limité, je te l’accorde. Ensuite, il se trouve que je ne prends pas tellement mon pied. Au début un peu, je l’avoue. Mais à la longue, il faut être performant, attentionné, elles sont exigeantes, tu sais. Il se trouve que j’apporte du plaisir, aux personnes parfois seules et en souffrance et puis, il faut bien que quelqu’un le fasse. Je ne vois pas ce qu’il y a de différents entre ton volontariat et le mien. On s’occupe tous les deux des personnes d’un certain âge, à notre manière. Et je m’en occupe très bien, j’en veux pour preuve, l’explosion de mon taux de bonheur. J’en ai rencontré une. Une régulière. On se fait péter le taux de bonheur tous les deux. Je crois que je suis amoureux.

- Oui, mais tu sais très bien que le bonheur ne fait pas l’argent !

- Et toi Balavoine, alors n’en parlons pas : tu te fous des autres, tu ne penses qu’à toi, à ta femme et tes enfants et n’as aucune intention de consacrer une minute à du volontariat !

- Absolument pas ! Pourquoi faire ? Je veux juste être riche, que quand j’arrive en ville, partout dans la rue on parle de moi. Moi, je crois toujours au pouvoir de l’argent : je veux l’appart, la voiture, la maison de campagne, la maison à la mer, et pas ces idioties de bonheur en pilule qui ne satisfont que les nigauds, qui se rendront bien vite que c’est dans la matérialité que réside la vraie richesse ! Toi, Illenita, tu es trop idéaliste, mais qu’as-tu vraiment pour vivre ? Tous tes cris, tes SOS partent dans les airs !

- Qu’est-ce que vous êtes cons ! Moi, l’hormone du bonheur que je gagne, je la distribue qui en ont le plus besoin. Mon bonheur je le sécrète moi-même ! Bon allez, sans rancune, je paie ma tournée…

Le serveur apporte les pintes.

- Vous payez comment ?

- Vous acceptez le Bonheur ? (RĂ©mi)

- Sinon, j’ai un chéquier…. (Balavoine)

Irène, Salim, Rémi, Jillian
#DĂ©mocratie

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