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Source: {"body":"24 juillet 2050, j’emmène mes enfants à l’école et ils sont contents de ne pas être en encore en vacances. Je suis aussi contente qu’eux car du coup je n’ai pas à les garder. Non, je plaisante, je suis vraiment ravie pour eux car à mon époque aller à l’école au mois de juillet aurait été ressenti comme une punition. Déjà que c’était un fardeau d’y aller en septembre, octobre ou n’importe quel autre mois de l’année…\r\n\r\nPersonnellement, j’ai eu beaucoup de chances car en 2018, j’ai passé un an sans aller à l’école. J’avais 18 ans et Parcoursup ne m’avait affectée dans aucune université. C’était la pagaille total. Mes parents, mes profs étaient furieux contre l’Éducation nationale. Moi de mon côté, j’étais vraiment paniquée. J’avais peur de ne plus pouvoir apprendre. Sauf que, figurez-vous qu’il est possible d’apprendre seule et surtout d’apprendre aux autres à apprendre. Et c’est précisément ce que je fait pendant un an. J’ai rassemblé tous mes copains copines qui n’avaient rien eu non plus et nous sommes partis. Où ça ? Je ne peux pas vous le dire car vous ne me croireriez pas… Il s’agissait d’une autre planète. Une planète où l’on était isolés des adultes et surtout des étudiants chanceux affectés en éco-gestion à Dauphine ou en histoire de l’art à la Sorbonne ou dans je ne sais quelle autre formation. Seulement, voilà… A y réfléchir par deux fois, ces étudiants n’étaient finalement pa si chanceux que ça. Au pire, ils ne parvenaient pas à valider leur première année. Au mieux, ils passaient d’année en année jusqu’en M2, voire jusqu’au doctorat, mais sans vraiment savoir ce qu’ils voulaient faire de leur vie. Alors que nous, les lycéens auxquels ils étaient interdits de devenir des étudiants avons pu réfléchir pendant un an à notre futur. Que voulions nous vraiment devenir ? De quoi le monde avait besoin ? De chercheurs hyper pointus en grecs anciens ou bien de simples penseurs capables de questionner le monde avec des yeux d’enfants ? Car oui, pendant cette retraite, nous étions comme des ados en colo. Au début, forcément, on se laisser aller. On fumotait. On festoyait. On se laissait griser. On se disait que nous changerions le monde en devenant des crypto-détectives ; des stylistes en imprimante 3D ; des psychologues pour robots ; des web-developpeur de chatbots littéraires ; des philosophes-data scientist-le-tout-en-même-temps (un peu comme un certain EM qui habite soit dit en passant désormais sur Jupiter). Bref, nos idées étaient franchement délirantes. Assez poétiques aussi. Le problème était donc de les rendre concrètes. Je réfléchissais donc chaque soir à cette concrétisation. Et pour cela, j’eus une idée. Il fallait tout simplement que je deviennes inventeuse de métier du futur. A mon retour sur Terre, je lançai ainsi des jobs labs, c’est-à-dire des incubateurs de métiers du futurs pour inviter chaque enfant, chaque étudiant à réfléchir à son métier du futur. A défaut d’avoir une place à l’université, j’avais donc un métier : JobLab Launcher au Centre de Recherches Interdisciplinaires aux côtés d’Ada Loueilh, de Sophie Pène et de François Taddei. Puis dans d’autres universités, dans d’autres écoles. Dont celle de mes enfants, où ils participent à un workshop de Design Fiction pour inventer leur métier du futur en ce mardi mardi 24 juillet 2050.\r\n\r\nP.S. : cette planète s'appelle désormais gid://initial/Decidim::Hashtag/11/LifeLongLearning Planet. Il y existe paraît-il des licornes....\r\n\r\nÉcrit par : Chi Sum et Manon Berriche","title":"Détour par le passé"}

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